... dans l'espace, contraint, effectué vers un point plus ou moins éloigné dans un but personnel (par exemple tourisme) ou professionnel (affaires) ou autre (guerre, réfugiés politiques ou climatiques), déplacements motivés par des activités sportives ou socio-culturelles ou de grands événements.
Alors que le nombre de zones inaccessibles, non cartographiées ou inconnues diminuaient, le voyage s'est considérablement développé et démocratisé, au cours du xxe siècle avec l'avènement de moyens de transports modernes de plus en plus rapides et confortables, le chemin de fer d'abord, puis l'automobile et l'avion. Cette évolution s'est faite avec des conséquences négatives croissantes sur le plan de la consommation d'énergie et de carburants fossiles, de fragmentation des paysages et écosystèmes par les infrastructures de transport et d'émission de gaz à effet de serre et autres polluants.
Le déplacement sur de longues distances est consubstantiel à l'homo sapiens, puisque ce dernier va progressivement coloniser l'ensemble du globe terrestre. D'autre part, ces déplacements s'accentuent à la période néolithique, le plus souvent motivés par des raisons pratiques (famille et vie sociale, commerce, exploration, guerres...). A titre d'exemple de conquêtes et/ou d'exploration, on peut mentionner les conquêtes d'Alexandre le Grand, celles de Darius, la colonisation de la Méditerranée par les Grecs et les Phéniciens, le développement des conquêtes romaines, l'expansion des empires égyptiens, chinois ou musulmans ou, plus près de nous, les Grandes Découvertes. Autant d'expéditions qui ont souvent entrainé les hommes fort loin de chez eux. Le commerce et les pèlerinages sont également d'importants et fréquents motifs de voyage dont on trouve de nombreuses traces dès l'Antiquité.
Le voyage est lié à des conditions matérielles qui vont se développer au cours du temps.Transports, logement, orientation sont autant d'éléments qu'il a fallu inventer puis développer, pour que l'homme puisse se déplacer aisément. Tout d'abord, à côté de la marche, premier mode de locomotion, différents moyens de transport vont se développer, qui rendront le voyage plus aisé: la domestication du cheval, et l'invention de la roue, qui permettront la création de voitures (au sens de « plate-forme, caisse ouverte ou fermée montée sur roues, tirée par la force animale, qui sert à transporter des personnes, des objets. »); le bateau qui permet la navigation fluviale et maritime, mais aussi la construction et l'entretien de routes (par exemple l'important réseau de voies romaines), de ponts permettant de franchir des obstacles naturels. Mais le voyageur doit aussi pouvoir se nourrir et s'abriter durant son déplacement, ce que permettent peu à peu des réseaux d'hôtellerie et d'auberges. Au Moyen-Orient, ce besoin a été en partie satisfait par les réseaux de caravansérails qui offraient gite et protection aux caravanes. Durant l'Antiquité, le manque d'auberges a pu être pallié par des réseaux de connaissances à l'étranger qui pouvaient héberger les voyageurs. Cela a par exemple souvent été le cas dans l'Empire romain, au point même de freiner l'expansion des auberges2. Enfin, voyager suppose de se représenter le territoire sur lequel on se déplace; de ce besoin (entre autres raisons) naîtra la cartographie. Il faudra cependant attendre les portulans médiévaux puis les cartes maritimes de la Renaissance pour que la carte devienne une aide réelle et efficace pour le voyageur.